Sainte Claire D'assise.

Elle naquit à Assise, le 11 juillet 1194, et dès son enfance, son âme assoiffée d’infini se sentit attirée totalement vers Dieu. Elle devait avoir 16 ans quand elle entendit Saint François pour la première fois. De toutes les âmes qui étaient venues à lui, aucune ne dut toucher François autant que celle-ci.

Elle n’avait pas à chercher sa voie; l’Apôtre de la Pauvreté la lui montrait toute tracée, lumineuse devant elle; Claire n’avait plus qu’à s’y engager: elle le fit avec une ardeur, une intrépidité, une conviction qui devaient lui permettre d’aller comme François , jusqu’au bout de ses intentions.
Quand elle comprit la nécessité de rompre avec sa vie de fille noble et riche, elle témoigna d’une énergie indomptable malgré l’opposition violente
de sa famille.

Au soir du dimanche des Rameaux, 18-19 mars 1212, elle s’enfuit de la maison paternelle, court vers la Portioncule, humble chapelle perdue dans les bois d’Assise. François l’attend sur le seuil; il va accueillir le plus beau trésor qu’il lui sera donné d’offrir à Dieu.

Vie nouvelle

Claire d’Assise laisse François d’Assise lui couper les cheveux. Une fois revêtue de la grossière tunique de laine et du voile, Claire prononça les 3 voeux de religion et promit obéissance à François qui se hâta de la conduire chez les Bénédictines de Saint Paul, puis au Couvent de Saint Ange. Elle y subit un terrible assaut qui se renouvela deux semaines plus tard lorsque sa soeur Agnès, à peine âgée de 15 ans, l’eut rejointe. Mais tous les efforts de leur famille pour les faire renoncer à leur vocation demeurèrent vains. Plus tard, elles eurent la consolation de voir leur jeune soeur Béatrix, puis leur mère Ortulane se joindre à elles.

Claire ne devait pas être bénédictine, mais fonder un Ordre ayant sa propre Règle. François lui offrit un asile cher à son coeur: le petit Couvent attaché à l’église de Saint-Damien allait devenir un foyer de retour à Dieu, une cellule de foi ardente, un noyau d’où germerait, comme avait germé autour de la Portioncule, une immense récolte d’âmes. Beaucoup imiteraient Claire et l’Eglise chanterait un jour : » La Lumière qui engendre toute lumière, veut que Claire illumine le monde. »

Au début de l’Ordre, la vie des « Pauvres Dames » fut insensiblement la même que celle des Frères Mineurs. Il n’y avait qu’une seule Règle: l’Evangile. Le voeu de Pauvreté y faisait l’objet d’une égale exigence appuyé par le travail consistant dans la fabrication du Pain d’Autel et la confection des Ornements liturgiques. Les âmes des petites Soeurs sont toutes fondues en Dieu et leurs rapports pleins d’une affection chaude et vivante.

Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, *
car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis ; *
tu répands le parfum sur ma tête, ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie ; *
j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours.

la charité

En toutes choses, Claire donne l’exemple. Elle a pour ses soeurs des attentions délicates, des compassions touchantes. Elle guérit celles qui sont malades et multiplie les provisions. Elle est prête à tout dans sa charité, même à donner sa vie. A deux reprises, les Sarrazins envahissent le pays, menacent son Monastère et Assise ! Claire prie devant  le Ciboire où l’on conservait la Sainte Eucharistie. Les assaillants pris d’une panique inexplicable, s’enfuient. Saint-Damien et Assise sont sauvés.

Le nombre des Soeurs s’accroît toujours. Parti d’une âme de petite fille- celle de Claire- aux premiers jours des prédications à Assise, le courant n’a cessé de s’étendre. Le petit Monastère est devenu trop étroit. Les fondations se multiplient. La Sainteté resplendit; 16 bienheureuses sortiront de la première Phalange des Pauvres Dames et 8 des Couvents fondés par elles. Claire demeurera fidèle jusqu’à la mort au plus pur esprit franciscain en sa « tour fortifiée de la suprême Pauvreté ». Par cette Pauvreté, par l’humilité, par la Charité, elle s’est détachée de tout, elle est devenue une « transparence de Dieu » au milieu du monde et, tendrement penchée sur l’univers des âmes, montre le chemin de la joie parfaite. Sa vie s’use dans un amour passionné de Jésus-Christ, l’Hôte divin de son nid de Pauvreté. Elle voudrait être martyre… Si cet honneur lui est refusé, du moins veut-elle être Apôtre et c’est un des derniers conseils donnés à ses Filles: » Soyons les coopératrices du Christ et de ses apôtres dans l’Oeuvre sublime de la conquête des âmes et du relèvement
des pauvres pêcheurs…. »

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dans l'éternelle lumière...

A l’aube du 11 Août 1253, Soeur la Mort est proche. Claire a écrit: « J’ai en moi toute la joie du ciel, la pauvreté m’en ouvre la porte ». Elle va bientot la franchir.

– « Va en paix, dit-elle, car tu as un bon guide…celui qui t’a toujours regardée et protégée comme une mère veille et protège l’enfant qu’elle aime. »

–  » A qui parlez vous, Mère très chère? ».

–  » A mon âme bienheureuse. Ne vois-tu pas ma fille, la lumière du Roi de Gloire et de la Reine du Ciel, Reine des anges, ma Mère ? ».

Puis un cri, le plus exultant de reconnaissance que des lèvres humaines aient jamais prononcé:

–  » Oh Dieu, soyez béni de m’avoir créée ! »

Quelques instants plus tard, l’âme de Claire s’en allait se perdre dans l’éternelle lumière. 

Vie de sainte claire