Histoires de famille
Découvrons nos frères et soeurs du ciel !
Ouvrons notre album de famille afin de découvrir quelques
membres de notre famille en Jésus !
Saint philippe néri
Le Saint de la Joie !
Philippe Neri (1515-1595), que nous fêtons le 26 mai, est un saint original plein d’entrain, aimant la musique et la poésie. Fondateur de l’Oratoire, il est une figure importante de la Réforme catholique entreprise avec le concile de Trente (1545-1563).
Philippe Neri naît à Florence dans une famille de riches notables. Même s’il passera toute sa vie d’adulte à Rome, il restera marqué à tout jamais par ses origines. D’un côté la grâce, l’humour, les bons mots et le rire sont les signes distinctifs des Florentins et il assumera volontiers ces traits de caractère au point d’en faire des atouts pour son apostolat. De l’autre, il est fasciné par la radicalité évangélique qu’incarne le personnage sulfureux du moine dominicain Savonarole qui institua pendant près de quatre ans une théocratie rigoureuse et sévère dans la très frivole ville de Florence et finit sa vie sur le bûcher.
Pour en savoir plus, voici un des liens disponibles :
https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Oratoire-de-France/Philippe-Neri-le-saint-de-la-joie
Quelques citations
de saint philippe néri
« Allez, l’heure de votre prière est finie, mais non celle de bien faire. Soyez joyeux, toujours joyeux ! Soyez bons si vous le pouvez »
« Efforcez-vous toujours de gagner les autres au Christ par votre amabilité et votre amour, ayez toute la compréhension possible pour leurs faiblesses, efforcez-vous tout particulièrement de leur faire comprendre l’Amour de Dieu »
« Rien n’aide davantage l’homme que la prière. C’est le Saint-Esprit qui nous apprend à prier. Il nous donne de vivre constamment dans la paix et dans la joie, qui sont un avant-goût du Paradis »
sainte thérèse de lisieux
Son enfance
Marie-Françoise-Thérèse Martin naquit le 2 janvier 1873 à Alençon (en Normandie), dans un milieu bourgeois aisé. Son père, Louis Martin, bon et droit, et sa mère Zélie Martin, très active et soucieuse du bien matériel de ses cinq filles restées en vie, étaient des chrétiens convaincus : tous deux avaient songé à la vie religieuse. Thérèse, la cadette, s’ouvrit à Dieu dès l’éveil de sa raison. Les premières années de cette enfant intelligente, vive, sensible, volontaire, furent sans histoires.
Lorsque Thérèse eut quatre ans, la souffrance fit brusquement irruption dans sa vie : Madame Martin, rongée par un cancer, retournait à Dieu. Après l’enterrement, Thérèse choisit sa sœur Pauline pour «petite mère». Mais le psychisme de l’enfant était profondément atteint. La petite devint pensive, sérieuse, hypersensible. Vers la fin de la même année, la famille Martin s’installa à Lisieux dans la petite maison des «Buissonnets». À huit ans, Thérèse entra comme demi-pensionnaire à l’Abbaye des bénédictines de la ville, où elle ne parvint jamais à s’adapter.
Le 2 octobre 1882, Pauline, la seconde mère de Thérèse, entre au Carmel. Cette nouvelle séparation achève de miner la résistance morale de l’enfant : elle est prise de maux de tête continuels. L’année suivante à Pâques, une maladie psychique aiguë se déclare, suite de la double frustration d’affection maternelle. Thérèse assiste en pleine lucidité à ses crises et à son comportement étranges. Cette maladie pourrait se situer aussi au plan des «nuits» purificatrices où Dieu, pour rectifier jusqu’au psychisme de ses saints, les faits passer par des ébranlements profonds. Assumés dans la foi, ils deviennent chemin vers la lumière. Pour Thérèse, une première clarté jaillit le jour de la Pentecôte. Se tournant vers Notre-Dame, l’enfant la supplie d’avoir pitié d’elle. La réponse fut un «ravissant sourire de la Vierge» qui la libère de ses symptômes névrotiques : elle se sait désormais aimée par sa Mère du ciel. À onze ans, l’enfant reçoit pour la première fois le Corps du Christ : «Jésus et la petite Thérèse… n’étaient plus deux, Thérèse avait disparu comme une goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan». Le 14 juin, le sacrement de confirmation lui apporte «la force de souffrir».
Thérèse reste pourtant dépressive. Pour des riens, ses larmes coulent à flots. Mais durant la nuit de Noël 1886, Dieu opère en elle un retournement profond : «En cette nuit, où Jésus se fit faible et souffrant pour mon amour, il me rendit forte et courageuse», écrit-elle. L’infantilisme est vaincu et Thérèse est devenue adulte. Un dimanche, en regardant une image du Crucifié, elle se sent soudain «dévorée de la soif des âmes», et jamais plus cette flamme apostolique ne la quittera.
sa vie au couvent
Le 29 mai 1887, dimanche de la Pentecôte, Thérèse parle à son père d’entrer au Carmel. Très ému, son «roi chéri» donne son consentement dans un acte de foi. Mais le supérieur du monastère s’oppose à cette entrée prématurée. Thérèse ne se tient pas pour battue : elle va plaider sa cause devant l’évêque de Bayeux, puis s’adresse courageusement à Léon XIII au cours d’une audience publique au Vatican. Dieu ne déçoit pas son espérance : le 28 décembre lui parvient l’autorisation de l’évêque et le 9 avril suivant, Monsieur Martin conduit sa «petite reine» au Carmel.
Après un postulat de neuf mois, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus reçoit l’habit du Carmel en janvier 1889. Peu après, son père doit être interné au Bon Sauveur du Caen : ce fut pour elle l’épreuve la plus déchirante de sa vie. Par ailleurs, la vie spirituelle de la novice est aride. Pendant sa retraite de profession, elle écrit : «(Jésus) m’a fait entrer dans un souterrain, où il ne fait ni froid ni chaud, où le soleil ne luit pas et que la pluie ni le vent ne visitent… où je ne vois qu’une clarté à demi-voilée…» celle des «yeux baissés de la face de mon Fiancé!».
Le 8 septembre 1890, Thérèse de l’Enfant-Jésus émet ses vœux dans la paix. Jésus, son «Directeur», l’attire de plus en plus sur le chemin de la pauvreté et de l’amour. Un prédicateur de retraite la confirme dans cette vocation personnelle et la «lance à pleines voiles sur les flots de la confiance et de l’amour».
Devenue prieure, mère Agnès de Jésus (Pauline) adjoint Thérèse comme aide à la maîtresse des novices, mère Marie de Gonzague. La jeune prieure demande à sa sœur d’écrire ses souvenirs d’enfance. En la fête de la Trinité 1895, Thérèse, «afin de vivre dans un acte de parfait amour», s’offre «comme victime d’holocauste à l’Amour miséricordieux» de Dieu. Dans la nuit du jeudi au vendredi saint de l’année suivante, la jeune moniale accueille sa première hémoptysie comme une annonce de «l’arrivée de l’Époux». Sa joie est grande. Mais peu de jours après, elle se voit assaillie de tentations violentes contre la foi et l’espérance qui ne la quitteront plus jusqu’à la mort, à l’exception de quelques trouées de lumière intense. En septembre, par exemple, alors qu’elle médite la Première Lettre aux Corinthiens, elle reçoit des illuminations très hautes sur sa vocation personnelle, qui se condensent dans ce cri : «Ma vocation, c’est l’amour. Dans le Cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’Amour!» Malgré la tuberculose qui la mine, Sœur Thérèse continue de suivre l’observance rigoureuse du Carmel. Dans la fatigue et la souffrance physique et morale, elle garde sa maîtrise d’elle-même, sa paix puisée dans l’oubli de soi et sa charité fraternelle. Sa patience aussi est admirable, mais elle dit: «Ce n’est pas ma patience à moi! On se trompe toujours!»
Durant l’été 1897, l’état de Thérèse s’aggrave de plus en plus. Sur l’ordre de sa prieure, mère Marie de Gonzague, elle se met à rédiger son troisième manuscrit. Le 11 juillet, le crayon lui tombe des mains. Les derniers mots écrits sont comme un résumé de sa vie : «Je m’élève à Lui par la confiance et l’amour.» Le 30 septembre, au cours de l’après-midi, commence l’affreuse agonie. Peu après 19 heures, haletante, elle dit en regardant son crucifix : «Oh! je l’aime!… Mon Dieu! je vous aime!…» Puis elle tombe doucement en arrière. Mais soudain, la mourante se redresse, les yeux fixés en haut, brillants de paix et de joie, et demeure ainsi l’espace d’un Credo. Elle pousse un léger soupir, le dernier, gardant dans la mort son ineffable sourire… «Je sens que ma mission va commencer : ma mission de faire aimer le bon Dieu comme je l’aime, de donner ma petite voie aux âmes… je veux passer mon ciel à faire du bien sur la terre.» Thérèse a tenu sa promesse.
« Allez, l’heure de votre prière est finie, mais non celle de bien faire. Soyez joyeux, toujours joyeux ! Soyez bons si vous le pouvez »
« Rien n’aide davantage l’homme que la prière. C’est le Saint-Esprit qui nous apprend à prier. Il nous donne de vivre constamment dans la paix et dans la joie, qui sont un avant-goût du Paradis »
« Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même »
«Je passerai mon Ciel à faire du bien sur la terre.»
Sainte zélie et
saint louis martin
Saints de la vie ordinaire
L’amour dont la petite Thérèse se voyait entourée par sa famille, fut pour elle une image de la bonté de Dieu. Elle a pu écrire: « C’est Dieu qui m’a fait naître en une terre sainte et comme tout imprégnée d’un parfum virginal. » Mais quelle est cette terre sainte ?
Zélie Guérin naît en 1831 à Gandelain dans l’Orne. Après ses études, elle envisage la vie religieuse mais la Supérieure de l’Hôtel Dieu l’en dissuade. La jeune fille se lance alors dans la fabrication de la dentelle au Point d’Alençon. Un jour, alors qu’elle traverse le pont Saint Léonard, elle croise Louis Martin qui rayonne la bonté et la noblesse d’âme. Le cœur de Zélie saisit que « celui-là sera le vrai compagnon de sa vie ». Louis a alors 35 ans et Zélie 26 ans.
Louis Martin naît à Bordeaux. Il apprend le métier d’horloger mais à l’âge de 22 ans il pense à la vie monastique. Son ignorance du latin se révèle un obstacle. Il ouvre donc une horlogerie-bijouterie à Alençon. Et voici que peu de temps après cette rencontre providentielle sur le pont, Louis et Zélie décident d’unir leur cœur et se marient le 13 juillet 1858.
Louis et Zélie Martin sont des époux qui s’aiment profondément, ils auront neuf enfants dont quatre vont mourir en bas âge. Depuis le jour de leur mariage ils n’ont vécu que pour leurs enfants. Madame Martin écrira : « Quand nous avons eu nos enfants, nos idées ont un peu changé, nous ne vivions plus que pour eux, c’était tout notre bonheur et nous ne l’avons trouvé qu’en eux. Enfin, rien ne nous coûtait plus, le monde ne nous était plus à charge. » Louis et Zélie sentaient chaque jour davantage le bienfait de leur mutuelle collaboration. Zélie écrira : « Nos sentiments étaient toujours à l’unisson et il me fut un consolateur et un soutien. »
Vie de famille
C’est une famille où l’on se dit l’amour en couple, mais aussi entre parents et enfants. Leur amour est simple, chaleureux et joyeux. De son père Céline dira : « Très gai, papa savait épanouir la vie au foyer. Il possédait tout un répertoire de dictons pleins d’esprit, d’historiettes, de vieux refrains qu’il sortait au bon moment, ce qui rendait sa présence des plus agréables. »
Monsieur Martin, horloger de profession, seconde efficacement son épouse dans son entreprise dentellière. Mais leurs nombreuses activités ne les empêchent pas d’avoir une profonde vie chrétienne. Avec son épouse ils iront à la messe tous les jours à 5h30, pratiqueront l’honnêteté dans les relations commerciales ainsi que le respect de leurs ouvriers. Ils apporteront toujours une aide généreuse aux démunis et s’engageront concrètement pour les défavorisés.
De son coté Zélie se distingue par sa fibre maternelle et par son admirable esprit de foi. « Moi j’aime les enfants à la folie. J’étais née pour en avoir…Enfin je désirais en avoir beaucoup afin de les élever pour le ciel. » À la perte de son troisième enfant elle écrira : « Le mieux est de remettre toutes choses entre les mains du Bon Dieu et d’attendre les événements dans le calme et l’abandon à sa volonté. C’est ce que je vais m’efforcer de faire. »
Décès de zélie
Par ailleurs Zélie possède un sens pratique éprouvé, une rare énergie et fait preuve d’une activité inlassable. Elle a sa propre entreprise qui emploie une centaine d’employés. « Ce n’est pas le désir d’amasser une grande fortune qui me pousse, j’en ai plus que je ne saurait en désirer, mais je crois que ce serait une folie que de laisser cette entreprise avec cinq enfants à établir. Je dois aller jusqu’au bout pour eux. »
À la naissance de Thérèse elle a 42 ans et elle porte déjà en elle le début d’un cancer au sein dont elle mourra quatre ans plus tard. Elle restera vaillante jusqu’à la fin, sans aucun repliement sur elle-même.
Voyant la mort de sa femme approcher, monsieur Martin va acheter une maison à Lisieux afin que les enfants se rapprochent du reste de la famille. Il vend donc son commerce d’horlogerie à Alençon et accepte que sa vie soit complètement changée avec une grande sérénité. Il abandonne ses projets et ses désirs pour ceux du Seigneur qui s’expriment par les évènements. À un ami il écrit : « Ta lettre m’a fait d’autant plus plaisir que je ne vis guère que de souvenirs. Ces souvenirs de toute ma vie sont si doux que malgré les épreuves traversées, il est des moments où le cœur surabonde de joie. » Il est veuf à 54 ans et reste seul avec cinq filles à élever.
Louis
C’est un père attentif, proche de ses enfants, soucieux de leur éducation humaine et religieuse. Il cherche à comprendre ses enfants en vue de répondre à leurs besoins. Il s’adapte au tempérament de chacune et sait créer un climat favorable au dialogue et aux échanges. On comprend que pour Thérèse il est le modèle qui inspire sa relation à Dieu le Père. Elle donnait d’instinct à Dieu le nom de « Papa ». Par son attitude Monsieur Martin accompagne ses filles et les soutient dans leur vocation alors que pour lui ce sera un grand sacrifice comme nous allons le voir.
Les années vont passer. Déjà trois de ses filles sont religieuses (Pauline, Marie et Léonie qui fera plusieurs essais de vie religieuse), et voici que sa chère petite dernière, Thérèse va annoncer à son père qu’elle veut entrer au Carmel à 15ans. « À travers mes larmes je lui confiai mon désir d’entrer au Carmel. Alors ses larmes vinrent se mêler aux miennes, mais il ne dit pas un mot pour me détourner de ma vocation, se contentant simplement de me faire remarquer que j’étais encore bien jeune pour prendre une détermination aussi grave…nous continuâmes longtemps notre promenade…Papa semblait jouir de cette joie tranquille que donne le sacrifice accompli, il me parla comme un saint… »
Décès de louis
Au lendemain de son entrée au Carmel, il écrira : « Thérèse, ma petite reine est entrée hier au Carmel. Dieu seul peut exiger un tel sacrifice, mais il m’aide si puissamment qu’au milieu de mes larmes, mon cœur surabonde de joie. » Après le sacrifice de sa femme et de ses cinq enfants c’est lui-même qui sera offert à l’Amour miséricordieux.
Atteint d’artériosclérose cérébrale et sa santé se dégradant rapidement il est placé à ce que l’on appelait alors : « la maison des fous ». Il est comme un enfant qui réclame continuelle assistance. Il y restera quelques années. Puis c’est Céline qui restera auprès de lui lorsque lorsqu’il sera décidé que Monsieur Martin retourne à la maison. Thérèse soulignera : « il a bu à la plus amère des coupes », en attendant d’avoir la récompense du fidèle serviteur.